Faits divers…Faits divers…Faits divers…

Le Calame – La bande des vingt refait surface

Lors de la vague d’insécurité subie les années passées à Nouakchott, les quartiers El Vellouja et Mellah souffrirent particulièrement. Des bandes et singletons de malfaiteurs y sévissaient sans relâche : braquages, cambriolages, vols, viols et même meurtres y étaient journellement perpétrés.

Avec une tristement célèbre équipe au hit-parade de ces exactions : la fameuse « Bande des vingt ». Agissant au vu et au su de tous durant de long mois, elle fit des dizaines de victimes. Armés de machettes, ces bandits délestaient tous les passants de ce qu’ils avaient, braquaient boutiques et domiciles.

La police en arrêta quelques-uns mais ce phénomène ne disparut qu’après l’emprisonnement de leurs chefs, au grand soulagement des populations de la zone. Certains de ces bandits auraient, dit-on, bénéficié de la dernière grâce présidentielle…

Samedi 25 Mars vers 1 h du matin, une bande de vingt voyous débarque au quartier « Virage Ould Greïmich », non loin de la clinique Nejah. Les voilà sur l’axe principal, alors que la circulation ramadanesque bat son plein.

Ils braquent un vendeur de fruits et le délestent de toutes ses recettes. Ils entrent ensuite dans une ruelle secondaire pour agresser des passants… avant de disparaître.

Arrivée peu après sur place, une patrouille de la Garde entreprend en vain de les rechercher dans tout le quartier. Un quartier au demeurant bien quadrillé puisqu’il est pourvu de trois commissariats, tous situés à moins de trois cents mètres du lieu de ces agressions. La police a promis de traquer la bande mais elle court toujours, aux dernières nouvelles…

Les visiteurs matinaux

D’habitude, les malfaiteurs qui veulent cambrioler des commerces ou des maisons agissent très tard la nuit, généralement vers trois heures du matin, alors que tout le monde dort à poings fermés. Mais le mois béni de Ramadan voit la plupart des gens changer d’heures de sommeil.

Presque tout le monde veille jusqu’à la prière de l’aube. Du coup, il ne reste plus aux malfaiteurs que de ronfler jusqu’au matin. C’est maintenant vers 7h, alors que nos vaillants veilleurs piquent à leur tour leur roupillon, que les cambrioleurs agissent et repartent sans bruit, avec parfois de gros butins.

Des dizaines de cambriolages ont été ainsi perpétrés un peu partout à Nouakchott durant ces premières matinées de Ramadan. Un cambrioleur a pénétré dans une maison juste après le départ du père de famille à son travail.

Et de s’emparer de tous les téléphones portables et les bijoux de valeur en fouillant toutes les pièces et chambres de la maison sans que nul ne se réveille. Un autre voleur a emporté une importante somme d’argent dans une autre maison au petit matin sans que personne ne puisse non plus se réveiller.

Le faux agent de la SOMELEC

Au quartier situé entre les écoles primaires Ould Boyé et Oum El Mouminine du Carrefour, un lampadaire d’éclairage public tombait en panne il y a un mois de cela. Il éclairait tout le voisinage et rassurait les gens contre les malfaiteurs rôdant parfois dans le coin la nuit.

Aussi un des riverains décide-t-il d’informer la SOMELEC. On lui répond avoir pris note du problème mais passent trois semaines sans qu’on ne voit quiconque mandaté pour le résoudre. Ah, tiens, pourtant : qui est donc cet ouvrier qui grimpe au poteau dudit lampadaire et commencer à démonter celui-ci ? « Je suis un employé de la SOMELEC chargé de le réparer », répond-il, avant de repartir avec l’installation défectueuse.

Sans nouvelles depuis, les riverains renvoient quelqu’un à la direction technique de la SOMELEC pour s’enquérir de la suite. « Désolé », lui apprend-on, « nous n’avons envoyé aucun employé réparer votre lampadaire. »Roulés par un escroc, donc ?

Les SDF de Ten Soueïlim

Au quartier Ten Soueïlim, voici deux femmes bizarres qui vivent dans la rue. La première est âgée d’à peu près quarante ans et vécut longtemps sur le trottoir de l’axe bitumé avec son gosse de trois ans. Toujours en tenue correcte, elle ne parlait ni ne prenait rien à personne. Elle finit par aller habiter à côté du restaurant El Arabi.

La seconde SDF s’appelle Fatou. Elle fréquente le plus souvent la mosquée Jaafar et a accepté de répondre à mes questions. « J’ai quitté mes enfants », m’a-t-elle dit, « pour aller et venir à ma guise ». Elle demande l’aumône aux prieurs de cette mosquée. Il y a des moments où elle refuse de s’approcher ou de répondre à quiconque. Elle déménage aussi parfois pour s’installer au Carrefour du 24 Avril.

Le fameux Bakar

Le carrefour Bakar est situé au Sud du marché Lekbeïd sur le fameux axe communément appelé « Charé Police » du fait que le premier commissariat de police d’Arafat se trouvait en bordure de cet axe. « Bakar » fait référence au nom d’un aliéné mental qui y régla longtemps la circulation.

Cet ancien policier natif de R’kiz et originaire du Brakna avait eu un accident de voiture dont les séquelles l’avaient perturbé mentalement mais, posté de sa propre autorité à ce carrefour, il s’y révéla d’une exceptionnelle efficacité pour débloquer les plus difficiles situations d’embouteillage qui défient tant nos braves agents de la sécurité routière.

Gourdin en main et criant menaces avec hargne, il rétablissait illico la circulation la plus normale qui soit. Il assurait également la sécurité de plusieurs écoles privées ainsi que de complexes commerciaux du coin.

Mosy