Comparution de l’ancien président de la Zone Franche devant le tribunal pour des accusations de corruption

Comparution de l’ancien président de la Zone Franche devant le tribunal pour des accusations de corruption L’ancien président de la Zone Franche de Nouadhibou, Mohamed Ould Daf, a été convoqué devant le tribunal des crimes économiques pour répondre à une série d’accusations de corruption. Cette comparution marque la dernière étape concernant les responsables officiels accusés dans ce dossier, tandis que d’autres personnes inculpées devraient être appelées ultérieurement. Au début de l’audience, le président du tribunal, Ammar Ould Mohamed Lemin, a fait comparaître Mohamed Ould Daf et lui a exposé les charges retenues contre lui, notamment la dilapidation de biens fonciers de l’État et le trafic d’influence.

Le président l’a interpelé en ces termes : « Vous avez déjà été informé des accusations qui ont été portées contre vous par le passé et vous les avez niées. Maintenez-vous toujours cette position ? Nous examinerons ensuite en détail chaque accusation.

 » Ould Daf a répondu en ces termes : « En effet, Monsieur le Président, j’ai pris connaissance des accusations que vous avez mentionnées précédemment, et je réfute catégoriquement ces allégations. Elles sont dénuées de fondement et contredisent totalement mes actions et mes pratiques durant mon mandat en tant que président de la Zone Franche de Nouadhibou. » Il a souligné qu’il existait des incohérences dans les accusations portées contre lui, notant qu’une possible erreur typographique pourrait être à l’origine de l’utilisation de l’article 16 de la loi sur la corruption dans la décision de renvoi. Cet article concerne l’accusation d’enrichissement illicite, une accusation qui ne le concerne pas.

D’un point de vue procédural, il a estimé qu’il s’agissait d’une erreur de frappe à la page 32 de l’ordonnance de renvoi, sans justification. Ould Daf a poursuivi en ces termes : « Je suis surpris par ces accusations. Au cours des cinq années de mon mandat à la tête de la Zone Franche, aucune indication ni aucun élément ne pouvaient conduire à de telles accusations.

 » Il a également fait remarquer qu’il avait reçu une notification de fin d’enquête portant le numéro 04/2022 en date du 20 mai 2022, dans laquelle aucune accusation n’était portée contre lui, contrairement à d’autres personnes concernées par l’affaire. Il a exprimé son étonnement de voir ces accusations surgir dans la décision de renvoi peu de temps après.

En réponse le procureur de la république a tenu à souligner que l’enquête préliminaire avait bien tenté d’entrer en contact avec l’intéressé mais il se trouvait à l’étranger et c’est seulement lorsqu’il a appris qu’un mandat d’arrêt international allait être émis qu’il s’est présenté. Lors des interrogatoires menés par le président du tribunal et le procureur de la République, Ould Daf a justifié l’expropriation d’une parcelle de 7000 mètres carrés appartenant à Mohamed Ould Kerkoub en arguant que son permis d’occupation avait été signé par le Wali, alors que d’autres permis dans la même zone étaient signés par le ministre des Finances.

Concernant le terrain du Centre Commercial, il a indiqué que la ZFN n’avait pas attribué le terrain, mais avait laissé un consortium d’hommes d’affaires, en collaboration avec le port de Nouadhibou, construire un immeuble sur cette parcelle.

En ce qui concerne la location d’un terrain de 20600 mètres carrés dans le pôle industriel à un proche du président, Ould Daf a expliqué qu’il avait agi sur recommandation du ministère des Pêches et qu’il ne connaissait pas le propriétaire de la société qui avait fait la demande.

Ould Daf a tenté de justifier les attributions dans la zone touristique en expliquant qu’à l’époque elle n’était pas aussi attractive qu’aujourd’hui. Il a nié avoir eu connaissance qu’une seule personne avait reçu 20 lots avec un report de paiement. Sur le temoignage de Abdallahi Ndiaye, il a affirmé que le témoin a été menacé par le président de la commission d’enquete pour l’amener à faire un faux témoignage en effet « j’ai seulement acheté avec lui deux terrains et non quatre pour quelqu’un de ma famille et je l’ai payé cash » Face à des questions précises, il est resté évasif et s’est contenté d’affirmer qu’il avait toujours agi dans le meilleur intérêt de la ZFN.

 

Il afaut souligner que Ould Daf a tenté à deux reprises d’impliquer le ministre des finances de l’époque Moctar Ould Djaye en disant qu’on lui reproche d’avoir procédé à des ventes avec une commission des vente formée ultérieurement alors le ministre a procédé à des ventes sans commission et qu’il a bénéficié d’un non-lieu.
A la fin de la séance le président du tribunal a annoncé que lui et ses assesseurs renonçaient à leurs congés programmés et que le tribunal continuerait donc à siéger la semaine prochaine.